Historique

Création

"Cette Société, qui s'était d'abord formée sous le titre de Société des Sciences et Belles-Lettres, s'est définitivement constituée, le 18 frimaire an 8, sous celui de Société Académique des Sciences."

Constituée le 9 décembre 1799, la Société Académique a débuté son activité en janvier 1800.


Au moment de sa création, il existe à Paris 18 sociétés savantes dont 10 siègent au Palais national des sciences et des arts : l'Institut national ; la Société des Inventions et Découvertes ; la Société libre des Sciences, Lettres et Arts ; la Société du Point central des Arts et Métiers ; la Société Philotechnique ; la Société académique des Sciences ; la Société de médecine ; la Société des Belles-Lettres ; la Société des Arts ; la Société libre d'Institution. 1

But

La devise de la Société, Illustrat inventa, en résume bien le programme : mettre en lumière les inventions et les découvertes de son époque. "Tout ce qui tient au développement de l'intelligence humaine est l'objet de ses recherches". 

"La société académique accueille avec empressement et distinction tous les mémoires des savants, toutes les inventions ou découvertes d'une utilité réelle qui lui est démontrée ; et fidèle à l'épigraphe qu'elle a adoptée lors de son institution, inventa illustrat [sic], elle rend hommage à ceux de ses membres qui ont contribué par leurs travaux à l'accroissement des sciences des belles-lettres, et au perfectionnement des arts." 2 

"Un des articles de ses règlements porte que, quelle que soit la prévention qui existe contre une découverte , la Société ne dédaignera jamais de s'en occuper, lorsque les auteurs en appelleront à sa justice."

Fondateurs

"Ses fondateurs sont : les citoyens Doussin-Dubreuil, médecin, auteur de plusieurs, ouvrages sur la médecine, l'un des rédacteurs de ces Mémoires ; Demaimieux, ancien major d'infanterie au service de Prusse, auteur de la pasigraphie ; Baradère, professeur de grammaire à l'école centrale du Tarn ; Détrouville, ex-membre du bureau de consultation des arts et métiers, ingénieur hydrolicien ; Odelin, ex-ingénieur des mines ; Salivet, ex-avocat au ci-devant parlement, auteur de plusieurs ouvrages sur la mécanique, et entre autres, d'un traité de l'art du Tourneur ; Duplessis, naturaliste ; Larcher, professeur de mathématiques ; Lebrun le jeune, professeur d'idéologie à l'école centrale des Quatre-Nations ; Turelle, notaire de Paris, auteur d'un traité sur l'économie politique; Leblond, auteur de plusieurs ouvrages sur les mathématiques ; Leclerc de la Colombière, ex-membre de l'académie des beaux-arts de Lyon ; Maudru, professeur à l'école normale du département de la Seine, auteur du nouveau système de lecture applicable à toutes les langues."

Membres

"Le nombre des membres de cette Société est fixé à soixante ; elle a des membres non-résidents, dont le nombre est fixé à vingt-cinq, lesquels doivent avoir publié au moins un ouvrage; elle admet des associés correspondants, étrangers ou nationaux, dont le nombre est illimité. Quoiqu'on exige moins de ceux-ci que des membres non-résidents , il faut cependant, pour être reçu, avoir fait preuve de talent et de beaucoup de zèle pour les sciences et les arts. Elle a aussi des membres émérites et des membres honoraires; les membres titulaires, ainsi que les résidents, ont seuls le droit de passer à la classe des émérites, au bout de dix ans d'exercices; les honoraires sont ceux qui ont rendu d'importants services à la société, et qui sont recommandables par leurs lumières et leur moralité."

A la Restauration, en 1814, la Société est placée sous la protection et la présidence perpétuelle du duc d'Angoulême, fils du futur Charles X. Son appellation officielle s'adjoint l'adjectif "royale" : Société Royale Académique des Sciences de Paris.

Lieux d'activité

La Société Académique organisa ses premières réunions dans la salle des Grands-Augustins au Palais national des sciences et des arts (c'est-à-dire au Louvre, où sera fondé l'Institut de France en 1795 avant qu'il ne déménage de l'autre côté de la Seine dix ans plus tad). Ainsi la première session de 1801 y eut lieu le 1er janvier.

Pendant trois années, ses séances de travail alternèrent aux domiciles de Jacques-Louis Doussin-Dubreuil et de Joseph-François Charpentier de Cossigny. Par la suite, dès 1803, c'est une salle de l’Oratoire qui les accueille, avant de se fixer dans la bibliothèque de l’Hôtel de Ville à partir du 4 novembre 1820. 

Les séances publiques avaient lieu les 1er et 3e samedis de chaque mois à 19 h.



1. Mémoires des sociétés savantes et littéraires de la République française, tome I, Fuchs libraire, messidor an IX (1801), pp. 238-239 

2. L'Esprit des Journaux (1804), p. 103 

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